Je me souviens de la journée où j’ai ouvert mon profil Facebook. C’était en 2007, et j’étais en dernière année de mon Baccalauréat en pharmacie. À ce moment, Facebook était loin ce que l’on connaît aujourd’hui. C’était plutôt un site où les universitaires s’amusaient à rejoindre virtuellement leurs collègues de classe et partageaient des vidéos des têtes à claques.
Des années se sont écoulées, et les réseaux sociaux se sont multipliés et étendus. Facebook est en quelque sorte devenu une société distincte, avec ses propres règles, communautés, commerces et loisirs. Les réseaux sociaux en général sont maintenant programmés de façon à vous garder accrochés afin que vous vous y promeniez des heures de temps. Je me surprend parfois à y « brûler du gaz » inutilement, sans but précis.
De l’énergie non-renouvelable
Chaque jour, notre moteur (notre cerveau) a un nombre limité de rotations à nous offrir. Qu’allez-vous en faire? Chacune de vos pensées qui est dirigée vers une alerte ou une notification inutile, c’est un « RPM » qui vous a fait tourner en rond au lieu de vous faire avancer.
Quand vous démarrez votre voiture, vous connaissez votre destination. Et fort probablement, vous empruntez généralement le chemin le plus direct pour y arriver. Tout ça afin de sauver du temps, de l’essence, et d’arriver à votre destination à temps, sans s’égarer ou tomber en panne.
Vous n’arrêtez pas inconsciemment à tous les coins de rues pour voir ce que font les voisins. Vous n’arrêtez pas à tous les magasins affichant un solde. Vous n’arrêtez pas pour regarder ce que l’ami d’un ami regarde sur sa télé, ou chaque fois qu’un piéton a quelque chose à partager. (Enfin, il y a des moments pour les balades, mais ce n’est pas tous les jours.)
Sauvons la planète et ne gaspillons pas nos ressources! Je suis plus que d’accord. Et votre cerveau, et plus précisément chacune de vos secondes et de vos pensées, elles non plus ne sont pas renouvelables.
Passer son permis de… téléphone?

Je lui ai peut-être donné un cellulaire un peu trop tôt?
On est d’accord: partir l’auto sans savoir où l’on va, ce n’est pas trop logique. Est-il censé alors d’ouvrir son téléphone ou son ordinateur sans savoir ce qu’on va y faire?
N’importe qui ayant un permis de conduire doit être conscient de la discipline requise. Les conséquences de ne pas suivre les règles sont concrètes: accidents, amendes, perdre son permis.
Ne faudrait-il pas aussi exercer une certaine discipline à l’endroit des réseaux sociaux et des notifications? Les conséquences ne sont peut-être pas aussi concrètes, mais bien réelles tout de même: contre-performance au travail, ne pas atteindre ses objectifs, négliger ses proches, sentiment de ne pas s’accomplir, épuisement psychologique, stress et anxiété qui en découlent, etc…
On m’a appris qu’une voiture, ça peut devenir une arme et blesser des gens. Les réseaux sociaux, n’est-ce pas la même chose?
Pas que du mauvais
Tout comme la voiture, les Facebook, LinkedIn, Twitter et autres nous permettent d’aller là où l’on veut, avec une puissance inimaginable il y a 10 ans à peine. Rester en contact avec de la famille éloignée, partager des idées au monde entier ou en privé, dénicher un emploi inaccessible autrement, etc…
Mais avec une telle puissance vient de grandes responsabilités. Et comme toute cette techno est très récente, nous sommes loin d’en avoir saisi l’ampleur… comme en fait foi chaque ado de 15 ans qui lit ses notifications Facebook pendant que je lui explique son médicament!