Au milieu des années 1990, ma famille s’est procuré un ordinateur COMPAQ PRESARIO PC. C’était un Pentium 90 Mhz, le descendant direct des légendaires i486. Du moment ou j’ai ouvert la boîte, j’en savais déjà plus que mes parents. Les connaissances et habiletés que j’ai développées avec le temps ont probablement changé le cours de mon existence. Sans une telle machine technologique dans mon domicile, je ne me serais pas aventuré dans la production de musique. Je n’aurais pas exploré toutes les facettes de l’informatique.
Que de joie à ouvrir le casier de mon PC pour changer les pièces et « overclocker » le processeur…
À configurer des réseaux pour jouer à Warcraft ou Duke Nukem… (désolé pour les appels manqués à cause de mon modem 56kbits)
À créer à l’ancienne des site web rudimentaires (html dans bloc-note)…
À explorer la production de musique électronique…

Compaq Presario avec processur Pentium 90 MHZ

Duke Nukem 3D. Pour l’installer il fallait environ 30 minutes et 9 disquettes. Et pour jouer en réseau, il fallait une connection modem à modem qui monopolisait le téléphone.
…
Moi et mon ordi
Sans un contact précoce avec un ordinateur personnel et l’internet, je n’aurais pas autant appris à apprendre par moi-même. Je ne serais pas devenu aussi autonome dans mon apprentissage, et je n’aurais pas forcément la même facilité à me renseigner et m’instruire sur les sujets qui m’interpellent. (Il y a peut-être des effets pervers à avoir accès à toute l’information du monde en tout temps, mais c’est un autre débat).
Car à cette époque là, toutes les connaissances sont soudainement devenues disponibles pour quiconque avait la curiosité, les habiletés et la patience nécessaires pour y accéder. Personne n’avait vécu une telle révolution auparavant et, comme les autres de ma génération, j’ai dû apprendre les règles du jeu par moi-même.
Or dans les 5 à 10 années qui allaient suivre, ce jeu technologique qu’était l’informatique et l’internet des années 90 a pris une toute autre importance. On sait que le cerveau d’adolescent continue de se développer et n’atteint sa pleine maturité que vers l’âge de 25 ans. Donc, à un âge où mon cerveau était encore de la pâte à modeler, l’ordinateur et l’internet auxquels j’ai eu accès ont eu l’effet d’un moule bien spécial et m’ont ouvert à des horizons beaucoup plus vastes que ce que les générations précédentes avait connu.
Qu’en penseraient nos ancêtres?
Bien sûr, les générations précédentes ont connu d’autres types de révolutions: l’invention de l’imprimerie, la révolution industrielle, la révolution tranquille etc… Il ne faut pas minimiser l’importance de ces périodes historiques. Mais à mon avis, aucune d’entre elles n’a eu un impact si soudain et marqué sur le développement individuel de ses contemporains.

Que penserait Gutenberg, inventeur de l’imprimerie, de l’internet d’aujourd’hui?
Au final, l’accès privilégié que j’ai eu à la technologie et à l’explosion des connaissances a fait de moi, et de plusieurs autres de ma génération, un adulte plus curieux, plus ouvert d’esprit et plus conscient du contrôle et du pouvoir que nous avons sur notre propre destin.
Depuis, les années passent…
Maintenant que je suis père de 2 enfants d’âge pré-scolaire, je pense à ce qui les attend. Comment les innovations et les bouleversements d’aujourd’hui influenceront leur développement et leur avenir? Nous avons tous été profondément marqués par les changements de notre génération. Il en sera de même pour nos enfants. Et selon la loi de Moore, le phénomène pourrait même se faire sentir de façon exponentielle!
À quoi seront confrontés nos enfants?
L’instantanéité extrême. L’omniprésence de l’image et du vidéo, parfois en temps réel. Une identité plus digitale que jamais. Des modes de communication plus virtuels, saccadés et extra-temporels que jamais via texto, snapchat, email… Un appel téléphonique est en train de devenir « old-school »!
Le papa en moi se demande quel sera l’impact de cette nouvelle réalité – que je ne saisi même pas entièrement – sur le développement de mes enfants. Que puis-je leur conseiller ou leur offrir pour qu’ils puissent prospérer dans cette nouvelle ère sans tomber dans les excès et les dépendances auxquels ils seront exposés?
En m’achetant un ordinateur à Pentium 90Mhz à 4000$ (surement 10 000$ en argent d’aujourd’hui), mes parents ont fait le choix de se lancer dans cet univers encore inconnu et mystérieux à l’époque, d’investir temps et argent, et de sortir de leur zone de confort. En tant que parent, j’ai le devoir et la responsabilité de faire de même.
Pour réussir, nos enfants devront s’équiper d’une boîte à outils bien différente de celle de ma génération ou des précédentes.
Avoir une identité en ligne
Pourquoi ne pas offrir à votre enfant son nom de domaine, s’il est disponible? Aller sur Godaddy et achetez SON-NOM-COMPLET.com pour lui donner le jour de ses 16 ans? Ça deviendra certainement utile un jour! En fait, ça le sera probablement plus qu’un cours de conduite, si ça existe encore!

Papa, qu’est-ce que ça veut dire « conduire »?
Entretenir une vie en ligne… et trouver l’équilibre
Pas nécessairement une vie « personnelle », mais pour « exister » dans la société du futur, il faudra parler et faire parler de soi en ligne. Car le silence numérique deviendra l’équivalent de ne pas sortir de chez soi. Pour certains ça sera un choix et ça se comprend très bien, mais il faudra être conscient de ce que ça implique.
Développer du contenu unique.
La valeur de tout travail pouvant être accompli par une machine et par l’intelligence artificielle perdra pratiquement toute sa valeur. Et pour le travail plus « générique », la compétition internationale permise par le web viendra en réduire considérablement la valeur. En fait, tout ça est déjà en train de se produire. Qu’est-ce qui aura de la valeur? Le contenu unique et original. Du texte, de la musique, un logiciel, des vidéos, des services rendus avec inspiration et authenticité.
Se définir sur le nouveau marché du travail
Y’aura-t-il vraiment des CV dans la société du futur? J’en doute fort. Le profil LinkedIn aura probablement pris le
dessus sur toute forme de papier à ce moment. Ce que les employeurs voudront voir ce n’est pas « École X, Emploi Y, et j’aime bien le cinéma et prendre des marches ». Ils rechercheront plutôt un amalgame complet et varié d’accomplissements répartis sur les différentes plate-formes du futur.
Et tout ça en présumant que le concept « d’emploi » existera toujours. Avec la numérisation du travail et l’intelligence artificielle, cette notion même d’un lien contractuel fixe, stable et permanent est elle-même en voie d’extinction. Les emplois qui ne peuvent pas être remplacés par une machine ou un freelancer à l’étranger seront de plus en plus rares…

En voie de disparition
Une image vaut mille mots!
C’est le pari que Facebook a fait en achetant Instagram. Ce n’est pas un virage qui m’interpelle énormément… mais je ne fait probablement pas partie de la génération payante, de toute façon. Or, ce mouvement ne s’arrêtera pas, et pour participer à la vie sociale, professionnelle et communautaire du futur, il y a fort à parier qu’il ne faudra pas juste publier du contenu écrit, mais aussi des images. Car tout ira trop vite pour s’arrêter à l-i-r-e d-e-s m-o-t-s. (D’ailleurs, bravo et merci à tous ceux qui ont tout lu jusque ici! Je suis moi-même coupable de « scanner » bien des articles plutôt que de les lire.)
Maîtriser un langage informatique.
Nous vivons au beau milieu de l’époque des startups, de la Sillicon Valley, des entreprises Unicorn et du déploiement d’infrastructures informatiques révolutionnaires telles que Uber, Airbnb et Amazon.
On doit y voir 2 choses. D’abord, ces plate-formes sont là pour rester. Elles seront améliorées et peut-être délogées par d’autres joueurs, mais la voie est tracée. Ainsi, la baisse de la demande pour du développement informatique pur fera en sorte que le « codage » ne restera pas éternellement une habileté qui ouvre la porte à des emplois glamours chez Google, Facebook et les autres.

Le codage.. pas juste pour les GEEKs.
Par contre, ce nouveau paysage informatique dans lequel la vie se passera nécessitera de pouvoir penser comme un geek. L’époque du travail à la chaîne est déjà révolue – du moins en ce qui concerne les humais. Prospérer sur le marché du travail du futur nécessitera d’être capable d’identifier, de décrire et de résoudre des problèmes, comme le répète souvent l’auteur et blogueur Seth Godin. Les langages informatiques comme le PHP, de par leur structure, incorpore une syntaxe et une logique qui encouragent ceux qui y sont introduits à user de leur esprit de façon très analytique. Alors, même si l’époque des marathons de codage intense est dépassée et même pour ceux et celles qui ne se destinent pas à une carrière informatique, je fais le pari que des notions de bases en la matière procurera un avantage considérable pour faire face aux emplois du futur.
Ce livre est généralement offert à seulement 2$! C’est un indispensable.
Concilier le présent et l’avenir
Comment affronter notre propre quotidien, tout en s’assurant de créer pour nos enfants un environnement favorable au développement de ces habiletés du futur? Nul n’a la réponse. Et comme le futur lui-même est imprévisible, inutile de vouloir être le père parfait en tentant de ne manquer aucune tendance et en voulant tout transmettre.
Néanmoins, un constat s’impose. Il est de notre de devoir, comme parent du 21 siècle, d’inculquer ce savoir-être et ce savoir-faire techno-moderne.
Nous aurons tous le réflexe de dire à nos enfants de ne pas écrire d’insultes, de ne pas mettre de photos compromettantes ou de ne pas partager d’information sensible sur internet. Pas surprenant, car notre vie adulte aura été parsemée de ces débats publics et anecdotes concernant le respect et la protection de la vie privée sur internet.
Mais aurons nous le réflexe d’inciter nos enfants à devenir des « citoyens virtuels » impliqués, audacieux, curieux et prolifiques, tout en demeurant authentiques, responsables et respectueux?
C’est notre version moderne du défi qu’ont vécu mes parents en ramenant à la maison le premier ordinateur, perplexes et intimidés par cette bête!
Ce n’est pas gagné d’avance… mais n’est-ce pas la joie d’être parent?
NB: Pour ma part, ce blog est une partie de ma réponse. Le fait d’entretenir un blog m’incite à rester curieux et diligent dans mes lectures. Il me force aussi à être plus ouvert et extroverti, même si je l’écris d’abord pour moi-même. Et j’aime bien l’idée de lancer du contenu unique et varié, qui me ressemble, disponible partout et pour toujours, afin que la création reste quelque chose de valeur au sein de ma famille. J’espère tout de même que le contenu puisse être utile à d’autres au passage!