Nous le vivons tous, d’une façon ou d’une autre: le fameux crash de l’après-midi. Par sa faute, on se tourne vers une collation sucrée… on perd le fil de nos idées et notre productivité… on se laisse distraire par la moindre alerte de notre cellulaire…
C’est donc un risque pour notre santé physique et mentale. Que faire pour ne pas devenir une victime chronique de ce syndrome du crash de l’après-midi?
PRÉVENIR
Comme d’habitude, mieux vaut prévenir que guérir! Au travail comme au foyer, nous déployons beaucoup d’efforts pour déterminer le QUOI et le COMMENT. Pensez à votre to-do list personnelle ou au partage des tâches à la maison. Et au travail, pensez aux procédures, aux normes et aux modes d’emplois…
Qu’en est-il du QUAND? Bien sûr, nous avons tous des horaires. Mais vous-êtes vous déjà demandé quel moment de la journée est le plus efficace pour une tâche ou une rencontre? La plupart du temps, on rempli plutôt les trous qu’il nous reste. Il n’y a qu’à penser à DOODLE pour réaliser que le principal facteur derrière le QUAND n’est bien souvent que binaire: je suis disponible ou pas!
La science derrière le « Quand? »
Comme l’explique Daniel H. Pink dans son livre « WHEN », nous gagnerions tous énormément à accorder autant d’importance au QUAND qu’au QUOI et au COMMENT. Que ce soit pour une tâche d’analyse méticuleuse au travail, un effort de création, un sport ou pour socialiser, le moment de la journée auquel nous prenons part à ces activités a une grande influence.
1. Nous sommes tous différents
Le premier constat qui ne surprendra personne: nous sommes tous différents au points de vue de notre horloge interne. Par contre, la tendance est de s’identifier à l’une ou l’autre des extrêmes: lève-tôt ou oiseau de nuit. La réalité est tout autre. Bien que ces extrêmes existent, la plupart de gens se retrouvent plutôt quelques part entre les deux.

Pas tout à fait à l’échelle… mais vous êtes surement entre les 2!
2. Les années sont toutes différentes
Pas de surprise non plus, surtout si vous avez des enfants! Notre horloge interne évolue au cours de la vie. L’horloge biologique des jeunes enfants les incite à se lever très tôt. Puis à l’adolescence, tout est décalé quelques heures plus tard! Enfin, au fil de la vingtaine et pour le reste de nos vies, l’horloge revient à ce qu’elle était à notre plus jeune âge, au point où certaines personnes âgées se lèveront encore plus tôt que les jeunes enfants.
Les conséquences de ce phénomène sont parfois ignorées. Par exemple, il semblerait logique de permettre aux adolescents (fin secondaire, CÉGEP) de débuter leurs cours plus tard le matin, quitte à les terminer plus tardivement en après-midi. Mais comme ceci ne convient pas autant à l’horloge interne des enseignants et des autres travailleurs de l’éducation, les adolescents doivent subir les conséquences de ce « conflit d’horaire »!
3. Les heures sont toutes différentes aussi!
Disons que vous vous couchez et vous levez à l’heure la plus naturelle pour vous. Pouvez-vous compter sur une journée productive et efficace du lever au coucher? La réponse est non… et oui.
En fait, vos performances ne seront pas égales toute la journée durant. Votre vigilance et votre ardeur au travail sera plus grande dans la première partie de la journée, et atteindra probablement un creux 7 heures après votre lever (d’où le crash de l’après midi).
L’après-midi est-il voué à être gaspillé? Pas du tout. Il suffit d’y prévoir des tâches plus administratives ou machinales, qui ne vont pas trop être affectées par une acuité mentale suboptimale! Payer des factures, répondre à des courriels, rédiger des notes ou des rapports, etc…
Puis, vers la fin de l’après-midi et le début de la soirée, nous regagnons une certaine énergie intellectuelle, mais différente de celle du matin. Notre système de défense, qui nous fait réfléchir de façon plus rationnelle, s’affaiblit. Ce moment devient donc plus propice à la socialisation ou à analyser des problèmes sous un autre angle.
La journée parfaite
Toujours selon Daniel H. Pink, elle devrait ressembler à ceci.
AM: Travail d’analyse
DÉBUT PM: Travail administratif
FIN PM/SOIRÉE: Socialisation, « brainstorm »
GUÉRIR
Même avec toute la volonté et la planification possible, le creux d’énergie arrivera tôt ou tard, et plus souvent qu’autrement, en après-midi. Une sieste est-elle de mise? Oui et non. Une sieste trop courte (5 minutes) ne fera pas grand chose. Trop longue (40 minutes), elle causera plus de tort que de bien, car le début du sommeil profond sera interrompu. Vous vous sentirez plus fatigué qu’au départ!
Encore une fois, Daniel H. Pink a une suggestion pour nous: le Nappuccino.
La prochaine fois que vous faites face à un crash d’après-midi, essayez la recette suivante pour une sieste parfaite:
- Ayez le bon timing. Environ 7 heures après l’heure où vous vous êtes levé.
- Créez un environnement adéquat. Fermez la porte et les notifications de votre cellulaire, baissez la lumière.
- Prenez un café! Ça prendra environ 25 minutes avant que la caféine atteigne votre circulation sanguine.
- Mettez une alarme pour 25 minutes plus tard. Ceci vous donnera les 20 minutes de sieste souhaitées… et le café se fera sentir à l’éveil.
- Répétez à tous les jours. Les recherches indiquent que les gens qui font souvent des siestes tirent un meilleur résultat de celles-ci.

Attention: le résultat peut varier si vous remplacer le café par de la tequila.
La vraie vie
Nous n’avons pas toujours le contrôle sur le QUAND, et surtout pas toujours l’occasion de faire une sieste. Mais lorsque l’occasion se présente, appliquer ces concepts à votre horaire peut réellement avoir un impact sur votre santé. Et le simple fait de prendre conscience des différences entre individus et entre les moments de la journée vous donne déjà une longueur d’avance… surtout si vous avez un ado à la maison!
Bon, c’est l’heure de la sieste?