Ces 4 drogues font tourner le monde depuis des millions d’années.

Avertissement: ce texte ne vise aucunement à minimiser l’importance des problèmes de toxicomanie. Au contraire, c’est en comprenant mieux notre chimie neurologique que l’on peut aider ceux qui souffrent de troubles mentaux.

Il ÉTAIT UNE FOIS

il y a de très nombreuses années, un homme qui développa une dépendance à 4 substances. Pas une, ni deux, ni trois… mais bien 4!

Ces 4 substances si addictives influençaient constamment ses pensées et ses gestes. Que ce soit au travail avec ses collègues, à la maison avec ses proches, ou bien avec ses amis, il ne pouvait entretenir aucune relation sans que ses dépendances viennent lui dicter quoi dire ou quoi faire… Car comme tout autre toxicomane, il avait besoin de sa dose.

DROGUE #1 (DA): POUR SE STIMULER

La première de ces drogues était la DA*. Particulièrement addictive, chaque dose lui amenait une petite euphorie. Il avait droit à sa dose à chaque fois qu’il accomplissait une tâche spécifique ou atteignait un objectif. Plus importante la tâche, plus grosse la dose et l’euphorie. Comment avait débuté cette dépendance? À une époque, il vécût dans la nature. Mais il était un homme paresseux, alors c’est l’envie de cette drogue qui le stimulait à sortir pour chasser et récolter, se construire un abri, partir vers de nouveaux horizons plus fertiles. Imaginez-vous s’il avait fallu qu’il attende que ces besoins de nourriture ou d’abri soient imminents avant de prendre action, il n’aurait pas survécu et serait mort de faim ou de froid. Mais en sachant que ses efforts étaient à tout coup récompensés d’une dose de DA, chacune de ces tâches devenait plus stimulante à ses yeux,

DROGUE #2 (EO): POUR SE DÉPASSER

La deuxième drogue lui servait à repousser ses limites physiques jour après jour: la EO*. De par sa puissance, cette drogue masquait la douleur ressentie lors d’événements physiques intenses, tels que de longues marches, courses ou sorties de chasse. Une sensation de détente et de légère euphorie suivaient donc ces efforts, ce qui l’amenait à toujours vouloir aller plus vite, plus loin, devenir plus fort, et chasser plus ardemment. Il n’avait pas besoin d’avoir la discipline d’un athlète olympique: comme il s’offrait de petites doses continues de cette drogue au fur et à mesure de son travail, il savait qu’il pourrait se dépasser lors de ses efforts, et même avoir envie de recommencer le lendemain. Alors qu’il vivait dans la nature, cette drogue lui permit donc d’être au top de ses capacités physiques et de survivre à bien des obstacles et des adversaires.

Ces 2 premières drogues étaient donc essentielles à ses performances, sa motivation et à son bien-être interne. Mais notre sujet était un homme très social pour qui la communauté était primordiale. Pas surprenant donc qu’il se soit mis à utiliser les 2 suivantes lui permettant de mieux vivre en société.

DROGUE #3 (ST): POUR VIVRE EN COMMUNAUTÉ

La troisième drogue, nommée ST*, l’emplissait d’un sentiment de comfort et de bien-être en présence des autres membre de sa famille et de sa communauté. Après un accomplissement significatif, c’est avec une dose de ST qu’il s’emplissait de fierté devant eux, et se sentait respecté et à sa place parmi eux. Afin de se permettre des doses récurrentes de cette drogue si agréable, il pris l’habitude d’organiser des rencontres, des événements sociaux et des cérémonies pour fêter dès qu’une occasion le permettait. À chaque fois, la dose de ST qui suivait renforçait son sentiment d’appartenance et lui rappelait qu’il était un élément important de son groupe.

Une cérémonie importante: aujourd’hui

Une cérémonie importante: autrefois

DROGUE #4 (OT): POUR VIVRE L’AMOUR DE SES PROCHES

La quatrième drogue était la OT*. D’une certaine façon elle aura toujours resté sa drogue préférée. Force est d’admettre qu’elle aura même été la toute première et la toute dernière qu’il a consommé. Il la consommait surtout avec sa famille, ses amis et ses connaissances les plus proches. Chaque dose lui offrait de forts sentiments agréables tels que l‘attachement envers les autres et un lien de confiance à tout épreuve. Lorsqu’il en consommait, il était porté vers des gestes d’entraide, de partage et de générosité. Cette consommation eu donc comme résultat un tissu familial et social très solide, sans lequel la vie en communauté n’aurait jamais été possible. Il pu donc, grâce à l’OT, confier la responsabilité de ses enfants à son partenaire, car la confiance régnait. Il se souciait du bien-être et de la sécurité des autres membres de son groupe, et vice-versa. C’était un très bon feeling! Surtout lorsqu’il vivait en nature, car il lui était alors nécessaire de partager des tâches pour survivre. Quelqu’un devait surveiller le groupe pendant la nuit ou pendant que les hommes partaient à la chase… Toute cette collaboration n’aurait jamais eu lieu si ce n’était de l’OT. Cette drogue est aussi la plus spéciale: elle a comme effet secondaire de stimuler le système immunitaire et semble même faire en sorte que ceux qui la consomme vive plus longtemps… probablement que la nature veut garder plus longtemps sur terre ceux qui aiment plusieurs personnes et qui sont aimés en retour.

L’OT à l’oeuvre.

Conclusion

Bien que des milliers d’autres produits chimiques circulaient dans ses veines, ces 4 substances étaient les plus influentes sur son comportement. En bref, elles lui donnaient l’envie de

  • foncer (DA);
  • persévérer et se dépasser (EO);
  • jouer un rôle actif dans la communauté (ST);
  • développer des liens sentimentaux avec ses proches (OT).

Certains d’entre-vous s’en doutent probablement à ce stade-ci: ces « drogues » sont en réalité des neurotransmetteurs. *Plus précisément, la DOPAMINE (DA), les ENDORPHINES (EO), la SÉROTONINE (ST) et l’OXYTOCINE (OT). Ceux-ci sont des molécules responsables de la transmission de nos sentiments et émotions. Ce système neurologique très complexe s’est développé tout au cours de notre évolution pour aider à la survie de notre espèce.

Mais aujourd’hui, nous vivons dans un monde bien différent de celui de nos ancêtres, et notre système neurologique est mis à rude épreuve. C’est un peu comme si on essayait de faire fonctionner la NASA sur un vieux PC-486 avec MS-DOS… le boitier de la machine tiendra bon, mais le processeur risque de surchauffer!

Comment remédier à tout ça?

Je n’ai pas de réponse magique. L’industrie pharmaceutique vous dira qu’il vous faut du Cipralex, du Wellbutrin et du Abilify. Certains se tournent, malgré eux, vers les narcotiques ou les drogues de rues pour étancher leur soif de neurotransmetteurs. Et pour d’autres, sans le réaliser, c’est leur compte facebook ou le poker qui deviennent leurs drogues.

Chose certaine: l’équilibre entre ces 4 drogues est souhaitable. Ça peut vouloir dire se trouver un hobby ou une mission (DA). Faire de l’exercice (EO). S’impliquer dans sa communauté ou avoir de meilleurs relations au travail (ST). Passer plus de temps de qualité avec ses proches (OT).

Nous avons tous une tendance à pencher un peu plus vers notre drogue préférée, bien souvent au détriment des autres, donc de d’autres aspects de notre vie.

Laquelle de ses drogues est celle dont vous abuser le plus? Il est peut-être temps d’en essayer une autre!

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